Depuis quelques années maintenant, les populations du Pas-de-Calais poussent un cri d’alarme contre de la prolifération de sangliers. Ils sont de plus en plus nombreux et causent d’énormes dégâts. Les exploitants agricoles, en particulier tire la sonnette d’alarme puisqu’ils sont les plus touchés. Il faut faire quelque chose !
Quelle est la situation actuelle dans le Pas-de-Calais ?
Les sangliers sont responsables de lourds dégâts dans les champs du Pas-de-Calais. Malgré les actions entreprises par les différents acteurs concernés, on constate plutôt une explosion des dégradations. À en croire les chiffres de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Pas-de-Calais, les dégâts liés aux sangliers ont quadruplé en seulement quatre ans.
Comme vous le savez sans doute, les sangliers retournent la terre afin de trouver des vers. Les cultures des champs et les prairies pour faire du foin sont détruites. Une victime du Pas-de-Calais affirme qu’elle perd au moins 3 à 5 ha de cultures par an. De même, un éleveur de vaches laitières du département affirme qu’il perd environ 7 000 euros par an.
La fdc62 qui reçoit les déclarations des agriculteurs du Pas-de-Calais confrontés aux dégâts de sangliers confirme également la gravité de la situation. Les fédérations de chasse de France estiment d’ailleurs les dégâts de sangliers à 80 millions d’euros par an, puisqu’elles indemnisent les agriculteurs.
Mais pour les agriculteurs, l’argent ne suffit plus et les démarches administratives nécessaires pour être indemnisé sont contraignantes. Ils voient d’un mauvais œil ces pertes croissantes qui s’ajoutent à un contexte économique déjà assez complexe. Cette situation pèse psychologiquement sur le moral des exploitants agricoles.
Que faire pour arrêter les dégâts ?
Pour trouver une solution à ce problème, il faut essayer de comprendre les raisons de la prolifération du gibier dans le département.
Tout d’abord, les chênes ont produit beaucoup de glands ces dernières années. Les sangliers ont pu se nourrir correctement, ce qui a favorisé leur reproduction. Ensuite, le fait qu’il y ait eu des températures douces ces derniers hivers a permis aux marcassins de survivre.
Enfin, certains chasseurs les nourrissent. Vous l’aurez compris, ces derniers ont un intérêt à multiplier les sangliers pour se faire plus d’argent.
Consciente de la responsabilité de ces membres dans la situation, la fédération des chasseurs du Pas-de-Calais essaie avec ses moyens de mener des actions de régulations. On a eu par exemple en 2020, la mise en place de chasse coordonnée sur les zones sensibles. Cette action avait permis d’effectuer quelques prélèvements non négligeables.
De son côté aussi, la préfecture ne reste pas les bras croisés. Elle organise avec la fédération départementale de chasse des battues pour réguler un tant soit peu la population de sangliers présents sur le territoire.
Les acteurs à divers niveaux doivent travailler ensemble pour réguler la population des sangliers. Il serait par exemple intéressant de mettre en place une stratégie de régulation en lien avec l’Office national des forêts sur les massifs forestiers.