Ah, l‘alimentation de nos fidèles amies caprines, une préoccupation de taille pour nous, fermiers. Il faut se rappeler que ces animaux, robustes et rustiques, ne sont pas simplement des machines à manger tout et n’importe quoi, comme le voudrait cette image populaire trompeuse. Non, une chèvre a ses exigences, ses nécessités, tout comme nous autres. Les questions de nutrition et de régime alimentaire sont d’ailleurs essentielles pour leur santé, leur productivité et, en fin de compte, leur bonheur.
Que mange une chèvre : les bases de son alimentation
La chèvre, noble représentante des ruminants, se délecte principalement de matières végétales. Herbivore par essence, elle savoure une large variété d’herbes, de feuilles, de brindilles, et même, à l’occasion, d’écorces d’arbres. Les pâturages verts et luxuriants sont son terrain de jeu préféré, son garde-manger en plein air, si vous voulez. De surcroît, on peut enrichir son régime par des grains, tels que l’orge ou le maïs, pour une dose supplémentaire d’énergie. L’eau, bien sûr, est un élément clé, qu’elle doit avoir à disposition constamment pour se désaltérer. En somme, une alimentation diversifiée et équilibrée est essentielle pour nos chères chèvres, afin qu’elles puissent mener une vie saine et prospère.
Quel aliment ne pas donner au chèvre ?
Pourquoi ne pas donner de pain aux chèvres ?
Quelles céréales pour les chèvres ?
Les chèvres, tout comme nous, bénéficient d’une alimentation équilibrée et variée. Les céréales peuvent être une excellente source d’énergie pour elles, particulièrement en hiver ou pour les chèvres en gestation ou en lactation, qui ont des besoins énergétiques accrus.
Des grains comme l’orge, le maïs et l’avoine sont couramment utilisés. L’orge, notamment, est appréciée pour sa haute teneur en énergie et en protéines. Le maïs, bien qu’il soit une bonne source d’énergie, doit être utilisé avec prudence car une surconsommation peut provoquer des troubles digestifs.
L’avoine est aussi favorable, bien qu’elle contienne moins d’énergie que l’orge ou le maïs, elle est plus fibreuse, ce qui est bénéfique pour le système digestif de la chèvre.
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Qu’est-ce que mange une chèvre naine ?
Une chèvre naine, bien qu’elle soit plus petite que ses congénères de taille standard, partage de nombreux aspects de son régime alimentaire avec eux. Les bases restent les mêmes : une alimentation majoritairement composée de végétaux.
Le fourrage, comme le foin, doit constituer l’essentiel de son alimentation. Le foin de qualité, sec et frais, est important pour sa santé digestive et dentaire. Les chèvres naines apprécient également un bon pâturage où elles peuvent grignoter diverses herbes, feuilles et même brindilles.
En complément, une petite quantité de céréales peut être ajoutée, notamment pour les individus en croissance, en gestation ou en lactation. Mais attention, les chèvres naines sont sujettes à l’obésité, il convient donc de veiller à leur apport calorique.
De l’eau propre et fraîche doit être disponible en permanence. Les compléments minéraux et vitaminiques peuvent également être nécessaires, selon la qualité du fourrage et des pâturages disponibles.
Quel est l’aliment préféré des chèvres ?
Ah, le mets favori de nos chères caprines ! Eh bien, bien qu’il puisse varier d’une chèvre à l’autre, beaucoup d’entre elles ont une nette préférence pour les feuilles et les branches de divers arbres et arbustes. Les chèvres ont une propension naturelle à brouter en hauteur, un comportement qu’on appelle le « browsing » en anglais, par opposition au « grazing », qui consiste à brouter l’herbe au sol. Elles raffolent notamment des feuilles de saule, de frêne, d’aulne, et de divers arbustes fruitiers. De surcroît, si on leur offre une friandise, beaucoup d’entre elles se délectent volontiers de fruits frais, comme les pommes ou les carottes, mais toujours avec modération pour éviter les déséquilibres alimentaires.
Le système digestif d’une chèvre
Le système digestif d’une chèvre est un chef-d’œuvre de la nature, complexe et merveilleusement adapté à son régime alimentaire. En tant que ruminant, la chèvre possède un estomac à quatre compartiments, chacun jouant un rôle spécifique dans le processus de digestion.
Premièrement, il y a le rumen, le plus grand compartiment. C’est là que les aliments ingérés sont d’abord décomposés par fermentation grâce à une multitude de micro-organismes. Ces derniers aident à briser les fibres complexes présentes dans les végétaux, une tâche difficile que peu d’animaux peuvent accomplir.
Ensuite, la nourriture passe dans le réticulum, souvent considéré comme une extension du rumen. Ici, les aliments sont mélangés et regurgités, permettant à la chèvre de ruminer. Ce processus de rumination consiste à remâcher les aliments pour faciliter une décomposition ultérieure.
Le troisième compartiment est l’omasum, où l’eau et les minéraux sont extraits de la nourriture.
Enfin, le quatrième compartiment est l’abomasum, l’équivalent de notre estomac. Ici, les enzymes décomposent davantage la nourriture, avant qu’elle n’entre dans l’intestin où les nutriments seront absorbés.
Ce système digestif unique permet aux chèvres de tirer profit d’une alimentation riche en fibres, qui serait indigeste pour de nombreux autres animaux. C’est ce qui fait de nos chères chèvres des animaux si résilients et adaptés à une multitude d’environnements.
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Un système digestif fragile
Malgré leur robustesse apparente, les chèvres ont un système digestif délicat qui peut facilement être perturbé. La clé de leur santé réside dans le fragile équilibre de la flore microbienne de leur rumen, cette grande « cuve » où les aliments sont fermentés. Si cet équilibre est perturbé, par exemple par une alimentation inadéquate ou un changement trop brusque de régime, la chèvre peut souffrir de problèmes digestifs graves.
L’acidose ruminale est un problème courant, qui survient lorsque la chèvre consomme trop d’aliments riches en glucides fermentescibles, comme les céréales. Cela entraîne une surproduction d’acides dans le rumen, qui peuvent endommager la paroi de l’estomac et provoquer une inflammation.
Une autre condition, appelée entérotoxémie, peut se produire lorsque les bactéries du genre Clostridium prolifèrent en réponse à un apport soudain d’aliments riches en énergie. Les toxines produites par ces bactéries sont extrêmement dangereuses et peuvent être fatales.
Enfin, l’ingestion de plantes toxiques ou d’aliments moisis peut provoquer de graves problèmes de santé chez la chèvre, allant de la diarrhée à des troubles neurologiques.
C’est pourquoi il est crucial de veiller attentivement à l’alimentation des chèvres, de leur fournir un régime équilibré et de faire des changements alimentaires de manière progressive.
Une intoxication facile
Les chèvres ont une curiosité naturelle qui peut parfois les mener à consommer des substances nocives. Il existe de nombreuses sources potentielles d’intoxication pour nos amies caprines, qui peuvent aller des plantes toxiques aux aliments moisis, en passant par les produits chimiques ou les médicaments laissés à leur portée.
Certaines plantes communes, comme le laurier-rose, le rhododendron, l’if ou certaines variétés de chêne, peuvent être mortelles pour les chèvres si elles sont ingérées. Il est donc essentiel de bien connaître la flore présente dans les pâturages et de s’assurer que ces plantes sont hors de leur portée.
Les aliments moisis ou pourris peuvent également causer des problèmes graves. Ils peuvent contenir des mycotoxines produites par des champignons, qui peuvent provoquer des troubles allant de la diarrhée à des lésions hépatiques.
Qu’en est-il des mauvaise herbes ?
Voilà une préoccupation bien réelle pour nous, gardiens de chèvres. Il est vrai que les chèvres sont connues pour brouter une grande variété de plantes, y compris celles que d’autres animaux de pâturage pourraient éviter. Cependant, malgré cette capacité à consommer une large diversité de végétaux, elles ne sont pas à l’abri des dangers de certaines « mauvaises herbes ».
Certaines plantes couramment considérées comme des mauvaises herbes peuvent être toxiques pour les chèvres, comme le séneçon de Jacob, la morelle noire, ou le datura. L’ingestion de ces plantes peut causer une gamme de symptômes, allant de troubles gastro-intestinaux à des problèmes nerveux.
Dans certains cas, même des plantes généralement sans danger peuvent devenir problématiques. Par exemple, la prêle des champs peut être toxique pour les chèvres si elle est consommée en grande quantité.